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Mêlant rêve et réalité dans ses images arrêtées, selon le mot de Brigitte Genestar, Marion Dubier-Clark poursuit une quête du contemporain, lointain ou proche, qui se déplie en publications luxuriantes de moments volés, de quotidiens magnifiés, de saynètes communes prenant à revers les clichés de l’American Way of Life (elle a consacré quatre ouvrages à ses pérégrinations dans les backstreets états-uniennes) ou, plus récemment, du Japon éternel, dont elle capte les éblouissements modernes.
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Sa première édition, pour laquelle elle revenait sur les traces de son enfance à Evreux, capture les derniers instants d’un hôpital psychiatrique promis à la démolition et à l’oubli - toujours sur le départ, elle est passée par les Pyrénées, elle repassera par les USA, le Japon, les Antilles : elle fixe les choses vues à droite et à gauche.

Inséparable de la dérive et de la promenade, son travail s’attache aux figures du passage et de la métamorphose.

Allers-retours temporels de ces visages d’enfants renvoyant à un artisanat de la photographie aujourd’hui révolu, portraits de passants dans un studio improvisé au sein d’un service public ou d’emo-kids fréquentant les librairies manga du quartier de la Bastille, documentation exhaustive du mode de vie alternatif d’une famille punk installée à la campagne ou des ados du ghetto de brownstones new-yorkais : Marion Dubier-Clark saisit l’instantané et fait de sa photographie un outil au service des anti-héros d’aujourd’hui.

Au passage, chacune de ses images signale son inscription dans ce même monde, comme témoin assidu de ses représentations, de ses mutations et de ses forces vives. Son chemin se ponctue des traces et des échos de tous ces compagnonnages sensibles, au travers desquels s’écrit l’histoire personnelle d’une ambassadrice du présent. Jean-Christophe Arcos

Ses photographies sont présentes dans plusieurs collections : la Bibliothèque Nationale de France (2010), Vuitton (2015), Hermès (2021), Agnès B. (2022).